L'Histoire du DC-3 (3)
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L'Histoire du DC-3 (3)
Comme nous l'avons vu avec les DC-1 et DC-2, la conception des avions dans les années '30 partait toujours de demandes de patrons de compagnies aériennes audacieux qui étaient suivis par des constructeurs qui n'avaient pas peur de prendre des risques. Les enjeux étaient énormes.
Le DC-3 est de la même veine, voici le début de son Histoire :
On l'a vu, la concurrence entre les compagnies aériennes est terrible et elles rivalisent en astuces voire en traitrises pour prendre le marché désormais juteux du transport de passagers à travers les USA.
Ainsi, United a développé avec Boeing le modèle 247 qui devait révolutionner le transport aérien. Celui-ci fut aussitôt contré par TWA et le Douglas DC-1 suivi immédiatement par le DC-2 (ce à quoi Boeing n'a pas pu répondre en améliorant son 247...)
C'est maintenant à AMERICAN AIRLINES d'entrer dans le jeu.
La compagnie utilise des Curtiss Condor, biplans en bois et toile largement dépassés. Il faut impérativement trouver une astuce pour se démarquer ou c'est la faillite.
L'idée vient sous forme d'avions-couchettes : On transforme les Condor pour y faire voler les passagers dans des lits "confortables" au lieu de fauteuils en toile !
Mais ces avions sont lents, bruyants, inconfortables et doivent raviatiller toutes les 3 heures, ce qui rend le sommeil aléatoire.
Il faut des DC-2 à Americal Airlines !
En examinant les aménagements possibles pour de bonnes couchettes dans le fuselage du Douglas, les dirigeants d'A-AL. se rendent compte que peu de modifications en feraient l'avion idéal : Il doit avoir une meilleure autonomie pour supprimer des escales et avoir une capacité de cabine supérieure.
Il aurait huit couchettes dont un appartement privé pour VIP (les Emirs n'ont rien inventé !!!)
Il serait 66cm plus long et 19cm plus haut que son prédécesseur. Plus lourd il adopte les nouveaux moteurs WRIGHT de 1000cv au lieu de 875 précédemment.
Techniquement, il n'y avait pas d'obstacle majeur à ce projet. En revanche, il y avait un problème psychologique, car les hommes d'American Airlines avaient « planché » de leur côté, sans consulter le principal intéressé : Donald Douglas. Il fallait lui faire admettre de construire un appareil qui aurait 85 % du DC 2 actuel et 15 % d'idées et de formes nouvelles... c'était dur à faire avaler... Cyrus Smith le boss d'A-Al agit à la texane : un soir, il décrocha son téléphone et attaqua Donald, à froid.
Dans l'histoire de la firme Douglas, il y avait la fameuse lettre historique échangée avec Frye, de la TWA pour le DC 1.
Il y aura désormais le coup de téléphone historique de Smith... en voici quelques bribes :
Smith : Donald, nous voulons vous acheter des DC 2...
Douglas : O.K., nous sommes toujours prêts à prendre de nouveaux clients !
Smith. : C'est que nous voulons un appareil... un peu différent... afin d'y installer des couchettes... vous savez, comme dans nos Curtiss Condor...
Douglas : Pour les couchettes, on peut toujours voir... c'est une question d'aménagement ... 1
Smith : A la vérité, Donald, nous avons travaillé sur le projet. Il faudrait agrandir légèrement le fuselage...
Douglas : ... Agrandir le... Pas question Cyrus ! Avec le DC 2, je suis tout juste sorti de la période d'expérimentation et je peux enfin me concentrer sur la production...
Smith : Les études seront entièrement à notre charge Donald. Je compte sur un prêt important,
Douglas : Ce n'est pas la question, Cyrus... Je ne crois pas à un tel avion. Nous n'en vendrons pas dix alors que mon carnet de commandes est rempli pour le DC 2...
Smith : Nous pensons tout le contraire, Donald. Nous pensons qu'un appareil qui pourrait effectuer New-York - Chicago sans escale serait sans concurrence pendant au moins dix ans... Nous pensons qu'un Douglas de 21 passagers intéresserait encore davantage de compagnies, aux USA et à l'étranger... Avec relativement peu de modifications, vous pouvez faire un DC 2 encore plus performant !
Ce coup de fil dura deux heures. Finalement, Cyrus Smith dut sortir, sans doute à regret, le seul argument qui puisse décider le coriace Douglas : American Airlines commanderait ferme, 20 exemplaires du nouvel avion, qui recevrait le nom de DST : Douglas Sleeper Transport, la version de 21 passagers s'appelant . . . DC 3. ! (ouf, on y arrive enfin !)
Il faut ajouter qu'aucune lettre ne scella cette conversation. La parole donnée fut suffisante aux deux hommes. Un accord verbal portant sur... 4 millions et demi de dollars des années 1930...
Donald Douglas, malgré sa réserve et ses doutes, va jouer le jeu à fond. Il ne lésinera ni sur les hommes ni sur le temps. Il mettra 400 ingénieurs et dessinateurs sur le nouveau projet qui nécessitera 3600 dessins et dépensera de nouveau une fortune en essais et en recherches.
Le DC-3 inaugurera une nouvelle première mondiale : le célèbre Georges, le pilote automatique !
Les DST se distinguent des DC-3 par de petites fenêtres rectangulaires en haut du fuselage, pour donner de la lumère aux couchettes supérieures.
Le DC-3 est de la même veine, voici le début de son Histoire :
On l'a vu, la concurrence entre les compagnies aériennes est terrible et elles rivalisent en astuces voire en traitrises pour prendre le marché désormais juteux du transport de passagers à travers les USA.
Ainsi, United a développé avec Boeing le modèle 247 qui devait révolutionner le transport aérien. Celui-ci fut aussitôt contré par TWA et le Douglas DC-1 suivi immédiatement par le DC-2 (ce à quoi Boeing n'a pas pu répondre en améliorant son 247...)
C'est maintenant à AMERICAN AIRLINES d'entrer dans le jeu.
La compagnie utilise des Curtiss Condor, biplans en bois et toile largement dépassés. Il faut impérativement trouver une astuce pour se démarquer ou c'est la faillite.
L'idée vient sous forme d'avions-couchettes : On transforme les Condor pour y faire voler les passagers dans des lits "confortables" au lieu de fauteuils en toile !
Mais ces avions sont lents, bruyants, inconfortables et doivent raviatiller toutes les 3 heures, ce qui rend le sommeil aléatoire.
Il faut des DC-2 à Americal Airlines !
En examinant les aménagements possibles pour de bonnes couchettes dans le fuselage du Douglas, les dirigeants d'A-AL. se rendent compte que peu de modifications en feraient l'avion idéal : Il doit avoir une meilleure autonomie pour supprimer des escales et avoir une capacité de cabine supérieure.
Il aurait huit couchettes dont un appartement privé pour VIP (les Emirs n'ont rien inventé !!!)
Il serait 66cm plus long et 19cm plus haut que son prédécesseur. Plus lourd il adopte les nouveaux moteurs WRIGHT de 1000cv au lieu de 875 précédemment.
Techniquement, il n'y avait pas d'obstacle majeur à ce projet. En revanche, il y avait un problème psychologique, car les hommes d'American Airlines avaient « planché » de leur côté, sans consulter le principal intéressé : Donald Douglas. Il fallait lui faire admettre de construire un appareil qui aurait 85 % du DC 2 actuel et 15 % d'idées et de formes nouvelles... c'était dur à faire avaler... Cyrus Smith le boss d'A-Al agit à la texane : un soir, il décrocha son téléphone et attaqua Donald, à froid.
Dans l'histoire de la firme Douglas, il y avait la fameuse lettre historique échangée avec Frye, de la TWA pour le DC 1.
Il y aura désormais le coup de téléphone historique de Smith... en voici quelques bribes :
Smith : Donald, nous voulons vous acheter des DC 2...
Douglas : O.K., nous sommes toujours prêts à prendre de nouveaux clients !
Smith. : C'est que nous voulons un appareil... un peu différent... afin d'y installer des couchettes... vous savez, comme dans nos Curtiss Condor...
Douglas : Pour les couchettes, on peut toujours voir... c'est une question d'aménagement ... 1
Smith : A la vérité, Donald, nous avons travaillé sur le projet. Il faudrait agrandir légèrement le fuselage...
Douglas : ... Agrandir le... Pas question Cyrus ! Avec le DC 2, je suis tout juste sorti de la période d'expérimentation et je peux enfin me concentrer sur la production...
Smith : Les études seront entièrement à notre charge Donald. Je compte sur un prêt important,
Douglas : Ce n'est pas la question, Cyrus... Je ne crois pas à un tel avion. Nous n'en vendrons pas dix alors que mon carnet de commandes est rempli pour le DC 2...
Smith : Nous pensons tout le contraire, Donald. Nous pensons qu'un appareil qui pourrait effectuer New-York - Chicago sans escale serait sans concurrence pendant au moins dix ans... Nous pensons qu'un Douglas de 21 passagers intéresserait encore davantage de compagnies, aux USA et à l'étranger... Avec relativement peu de modifications, vous pouvez faire un DC 2 encore plus performant !
Ce coup de fil dura deux heures. Finalement, Cyrus Smith dut sortir, sans doute à regret, le seul argument qui puisse décider le coriace Douglas : American Airlines commanderait ferme, 20 exemplaires du nouvel avion, qui recevrait le nom de DST : Douglas Sleeper Transport, la version de 21 passagers s'appelant . . . DC 3. ! (ouf, on y arrive enfin !)
Il faut ajouter qu'aucune lettre ne scella cette conversation. La parole donnée fut suffisante aux deux hommes. Un accord verbal portant sur... 4 millions et demi de dollars des années 1930...
Donald Douglas, malgré sa réserve et ses doutes, va jouer le jeu à fond. Il ne lésinera ni sur les hommes ni sur le temps. Il mettra 400 ingénieurs et dessinateurs sur le nouveau projet qui nécessitera 3600 dessins et dépensera de nouveau une fortune en essais et en recherches.
Le DC-3 inaugurera une nouvelle première mondiale : le célèbre Georges, le pilote automatique !
Les DST se distinguent des DC-3 par de petites fenêtres rectangulaires en haut du fuselage, pour donner de la lumère aux couchettes supérieures.
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